West Coast Part I : Auckland – Glen Eden – Piha
- Lisa
- 30 nov. 2017
- 8 min de lecture
Auckland, retour à la case départ
Gonflés à bloque pour trouver notre van et commencer notre road-trip, nous reprenons le bus pour Auckland. On a un peu l’impression de retourner à la case départ ! (Notre article sur Auckland est par là) Nous devions voir 5 vans, au bout d’une heure de bus j’ai déjà reçu 3 messages d’annulation « Salut, Désolé mais le van est vendu ! ».
On ne voulait pas aller dans une auberge chère et inconfortable, alors on a réservé un AirBnb. Là encore, le premier a annulé notre réservation, et le deuxième m’a envoyé un message pour me dire qu’il allait accepter ma demande, mais il est bientôt midi et il ne l’a toujours pas fait. On commence à se dire qu’on ne sait pas où on va dormir ! Poisse me direz-vous ?
Il fait chaud (petit miracle) et nous portons nos sacs-à-dos sur plus de 5 km pour aller voir le premier van. Le vendeur m’avait donné une adresse « à côté » de l’arrêt de bus comme point de Rendez-vous, mais 5 km chargé comme un mulet sous la chaleur, c’est loin d’être à côté. En plus, le van que l’on voit ne nous convient vraiment pas (pour vous donner une seule raison, le vendeur n’a jamais ouvert le moteur et a crié « fait gaffe à pas casser ça » quand Guillaume à voulu contrôler les niveaux.)
Nous sommes aussi allés chez un concessionnaire de van à Auckland qui propose une garantie un an sur les moteurs des vans achetés,… pour la modique somme de 12 000 dollars pour un van quasiment vide !
On repart avec nos sac jusqu’à un restaurant où on doit aller chercher les clés de notre Air Bnb (qui a finalement accepté la réservation !). On arrive épuisé dans un petit appartement avec une seule chambre minuscule dans laquelle nous allons dormir, aux draps douteusement propres. On est épuisé, on en a marre, mais on se dit que cette chambre sera mieux que rien et qu’au moins on aura une douche !
Après cette dure journée, on décide de faire les touristes à Auckland une dernière fois. Guillaume reste super positif, mais moi je commence à en avoir marre des échecs et des recherches de van qui me pompe du temps, de l’énergie, pour aucun résultat.
Café, happy Hour (ici, la bière de l’Happy Hour c’est de l’Heineken ! Et c’est une bière plutôt chère !) et on termine par une glace à l’azote liquide dans un des meilleurs glaciers d’Auckland, chez Giapo. (oui, ce sont des noisettes pailletées sur le dessus de ma glace). Le bonus, tu goûtes tous les parfums avant de choisir ! Et les serveurs sont adorables.
Tous nos espoirs du lendemain portaient sur un ultime van qui avait l’air très bien… En photo seulement ! En vrai il est super crado, et si on le rachète (8500 dollars de mémoire) on devait tout refaire à l’intérieur et surtout changer les banquettes-matelas sur lesquelles les gens dormaient sans drap-house… On repart, dépité et je craque un peu, je suis déçue, on ne sait pas où dormir, je suis fatiguée. C’est à ce moment que je reçois un message de ma mère et à travers mes yeux embuées je découvre que je suis tata ! Ca y est, quelques semaines après mon départ mon neveu Arsène a pointé le bout de son nez. Je ne réalise pas vraiment, mes émotions sont chamboulés je ne sais plus vraiment pourquoi je pleure.
Glen Eden : un van, un HelpX, des amis !
J’ai reçu un message d’un française sur Facebook me disant qu’elle connaissait un garage dans la banlieue d’Auckland qui vendait des vans, son job consistait à venir nous chercher à la gare de Glen Eden pour nous amener au garage. Je sens bien cette fille, on refuse de passer une nuit de plus à Auckland dont on commence à avoir fait le tour, et on décide de tenter le tout pour le tout. Au pire, on plantera la tente dans un parc !
On est conduit par un couple, Karl et Chaynese, dans ce fameux garage. Les gens sont très gentils et ils ont plusieurs vans en cours d’aménagement. Et là, on trouve notre Mistsu ! Un van Mitsubishi de 2005, 270 00 km (raisonnable comparé au 380 000 que l’on a vu à chaque fois). De plus, le prix est vraiment plus que raisonnable à 7700 dollars seulement ! Soit moins de 5000€, on se demande même où est l’entourloupe… Il semble que se soit juste des gens honnêtes, et comme on est éloigné d’Auckland ils jouent beaucoup moins sur la demande des nombreux backpackers.
Le seul problème, c’est que le van doit être certifié Self-contained, que le rendez-vous ne peut pas être pris avant les jours à venir et que nous n’avons pas d’endroit où dormir. Le couple de français qui nous a amené au garage nous dit alors qu’ils sont dans un HelpX avec un autre couple, et que leur hôte à une chambre de libre. On lui demande si nous pouvons venir en échange de quelques heures de travail le lendemain, et ils ont la gentillesse d’accepter !
On arrive alors dans une maison comme dans les films. Une grande demeure sur trois niveaux avec un grenier aménagé, un jardin de conte de fée (avec des paons, même des paons blancs !). Lynn et Bruce sont adorables et nous accueillent à bras ouvert ! L’ autre couple est aussi français, Benoit et Méline, le courant passe bien et on se sent immédiatement bien dans cette maison. Mais on est épuisé, et moi particulièrement cette journée a été plus que riche en émotion !
Le lendemain, on a droit à un magnifique levé de soleil sur Auckland. On travaille pour notre HelpX, et notre mission : couper une forêt de bambou qui envahit le jardin ! Mais quand on dit forêt, on n’exagère pas ! On se plait vraiment ici, on a passé d'excellents moments dans notre chambre-studio avec billard et canapé avec des fou-rire qui resteront dans ma mémoire. On demande à Lynn de rester quelques jours de plus si elle a du travail pour nous, et elle accepte volontiers!
L’heure est venue de chercher notre van: Première conduite à gauche pour Guillaume et moi je m’amuse beaucoup à le filmer ! On devra revenir dans une semaine pour finaliser la classification Self-Contained.
On décide de profiter de l’atelier de Bruce pour améliorer notre van. On galère un peu car la plupart des magasins sont fermés le samedi (à noter !). Méline et Benoit qui nous accompagnent se rendent compte qu’ils ont un problème avec leur banque pour retirer de l’argent, et ils ne peuvent pas aller acheter leur voiture. Devant leur déception qui me rappelle ma propre détresse avant de trouver le van, on décide de les aider en leur avançant une partie de l’argent. On applique notre décision prise dans le Northland d’être généreux comme les kiwi et de s’entraider. On a confiance en eux et Guillaume et moi avont eu l’idée de les aider d’une commune pensée.
Spontanément, Méline et Benoit vont nous aider à refaire notre van ! Et heureusement qu’ils sont là ! Tous le monde nous aide et nous donne des conseils, c'est vraiment adorable. Nous découpons des planches de bois en contreplaqué pour isoler et aplanir le sol avant de poser du lino effet bois. Le résultat nous plait beaucoup même si on a fait ça vraiment vite-fait, et dans l’urgence car on devait quitter le HelpX le lendemain. La pression monte.
Quand le Roadtrip commence... Direction Piha !

Le lendemain on arrive à finir les travaux mais on prend du retard et la pluie s’y met. On se met la pression car on ne veut pas déranger nos hôtes qui reçoivent leur famille, qui ont été si adorables avec nous ! Plein de détails ne vont pas mais on finit par tout régler et on part! Bien-sûr, la pluie redouble ! La nuit tombe vite, on avait prévu d’aller à Piha sur la côté Ouest à 30 min, mais on se rend compte qu’on aurait du réserver les campings et qu’il n’y a pas de spot de freecamp (les campings gratuits).
Première leçon, même en Self-contained, on ne peut pas se poser n’importe où et dormir où on veut, il y a un minimum de règles, surtout dans les espaces protégés ou très touristiques.
On avance dans une purée de pois incroyable sous une pluie torrentielle et dans une route escarpés et pleine de virage. Guillaume est concentré à mort sur la conduite, et on ne trouve pas d’endroit où dormir. On arrive jusqu’à Piha où le seul camping est fermé, il y a des panneau « interdiction de camper » partout. On revient sur nos pas et on se pose en bord de route. Le van, c’est un bazar sans nom, on a posé les courses en vrac, il pleut et on ne peut pas ouvrir les portes pour ranger… On entasse tout dans un coin, Guillaume arrive à nous faire un premier délicieux repas et malgré tout, on est bien.
Au matin, surprise ! Le soleil est là et en ouvrant les rideaux on découvre une sublime vue de Piha : on dormait sur le belvédère! On range rapidement et on descend s’installer dans le camping, (pas donné :18$ par personne) mais il est très beau et à deux pas de la mer. Le truc drôle, se sont les canards ! Il y en a partout ! Ils tentent même de nous piquer notre pain au petit déjeuné, c’est presque angoissant.
On profite enfin et découvrons la magnifique plage de sable noir de Piha, on fait l'ascension du Lion's Rock, ce rocher du lion dont la crinière s'enflamme au coucher du soleil, et on fait "The Tasman Lookout Track" une superbe promenade de 2 heures pour aller voir « The Gap », une crique dans laquelle la mer de Tasman s’engouffre. C’est impressionnant, magnifique. On s'amuse à prendre une tonne de photo. On décide de rester une nuit de plus, on aime l’ambiance de Piha. On se rend compte que notre vie rêvée commence avec le roadtrip, la liberté de suivre ses envies, marcher, courir sur la plage… C’est fantastique.
Comme souvent, on se réveille avec la pluie. On se fait à la routine du van (rangement, cuisine, vaisselle), le temps s’éclaircit et Guillaume veut tenter une randonné partant de « North Piha » d’environs 2 heures qui à l’air superbe (qui mêle trois sentiers : Marawhara - Rose & White Track)

On découvre un sentier boueux sous une canopée incroyable, on se croirait dans la jungle ! On arrive à un point de vue superbe sur Piha. On décide de suivre une variante qui permet de descendre vers « white beach » que l’on aperçoit en contrebas. Nous n’avons croisé personne depuis le début de notre randonnée, et la plage semble déserte. Au fur et à mesure de notre descente, ça se confirme, la plage est à nous ! On court, on saute, on fait des photos on est super excités par ces paysages, les embruns qui nous fouettent le visage, le bruit fracassant des vagues… On se sent seuls au monde, privilégiés. Guillaume veut aller explorer les rochers d’une falaise sur notre droite, j’entends alors un bruit, je tourne la tête et je vois… Un phoque ! A quelques dizaines de mètre seulement. Je me fige, pour ne pas l’effrayer, mais il s’en fiche et fait sa vie. On l’observe quinze bonnes minutes, Guillaume accroupie, moi pied-nue je me réfugie derrière une dune. On est subjugué. On dit merci à la nature pour ce cadeau. C'était encore plus beau de croiser un animal sauvage sans aller dans une réserve ou un spot, c’était une belle surprise. Ca nous apprend à être prudent aussi, et à ne pas courir comme des imbéciles vers une grotte qui peut être occupé.

Finalement, on aura marché trois heures on termine notre dernière soirée à Piha par un coucher de soleil face au Lion’s Rock.
Demain nous partons pour la célèbre et sauvage Karekare.
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