Northland Part I : HelpX Matakohe Garden
- Lisa
- 18 nov. 2017
- 5 min de lecture
Direction, le Northland !
Après nos premiers jours à Auckland, on quitte nos nouveaux amis, direction le Northland et un village au milieu de nulle part, Matakohe. On prend le bus pour y aller, mais il ne va pas jusque là-bas, il s’arrête trente minutes avant, dans un village au nom imprononçable : Brynderwyn. Le nom de l’arrêt est encore plus sortie d’un roman d’aventure (the Swinging Cow Cafe – le café de la vache dansante, oui, oui.)
Le trajet en bus est déjà une aventure que l’on n’aurait pas vécut si on avait eu le van pour y aller ! On rencontre Tons, un maori qui nous anime le trajet de son humour et son exubérance, il nous offre même un dessin à notre descente (il est tatoueur) !

« Hey Bro’! Brother, Sister, you’re at home here »....
Une manière de parler différente, un accent fort, une personnalité très opulente et extraverti qu’on retrouvera souvent chez les maoris.
Le paysage défile sous nos yeux, le chauffeur roule vite dans des virages serrés, des montées et descentes dignes d’une montagne russe ! On voit des collines, des collines, des collines, d’un vert éclatant, on dirait la Comté du Seigneur des Anneaux.
Rencontre du Troisième Type
Arrivés à Brynderwyn , nos hôtes HelpX, John et Therese, viennent nous chercher. Moi qui avait eu la prétention à Auckland de dire « l’accent néo-zélandais ça va, je comprends tout ! » je ne comprends pas un traître mot de ce qu’ils me racontent! Guillaume écarquille les yeux et me regarde désespéré du genre « dis-moi que tu comprends, toi … ». Le trajet en voiture est dur, il est tard, on est fatigué, je fais de gros efforts et je finis par comprendre un peu.

En arrivant, je trouve le paysage un peu monotone (vert, colline, vert, colline). Mais il a quelque chose d’extrêmes apaisant et paisible. Guillaume dit que ça lui rappel la Normandie.
Dès le lendemain, on se comprend beaucoup mieux, on a droit à notre premier petit déjeuné Kiwi ! On trouve John et Therese un peu bizarre, mais ils sont aussi d’une gentillesse extrême. En fait, je crois que si on les trouve bizarres c’est qu’ils font des blagues qu’on n’est pas encore sûre de tout à fait comprendre ! (Par exemple, John nous explique que l’eau de la maison est uniquement de l’eau de pluie, mais qu’on peut la boire. Je croyais qu’il rigolait, mais en fait je crois que c’est vrai – et on n’est pas mort).
Notre mission de HelpX consiste à aider dans les serres de plantes grasses et de fleurs : arroser, et surtout faire des boutures (des « babys » comme on disait entre nous). Une heure à peine après avoir commencé à travailler, c’est l’heure du Morning Tea. On avait déjà fait un gros petit déjeuné, on recommence avec des gâteaux, des tartines, des crackers,… A ce rythme là, on va prendre 5 kilos en une semaine !
Une belle éclaircie, et la journée se transforme en vrai vacance. Therese nous dit qu’il fait trop beau pour travailler et nous emmène dans sa voiture faire le tour du coin. On hallucine ! Nous qui avions peur de notre première expérience !
Ils nous font découvrir le plus grand havre de l’hémisphère Sud, Kaipara Harbour, mais ils prononcent « Alba » ou « arba », autant vous dire que j’ai mis un moment à capter avant de m’exclamer « Aaaaaah ! Arebourg ! ».

On parcours différentes côtes de cet immense havre : Tinopai et son magnifique ponton, ses rares oiseaux marins noir et blancs et becs acérés,… Sa jumelle Whakapirau, mais aussi Pahi et sa belle plage constellée de Saint-Jacques, gardé par un magnifique Molton Bay Tree. C’est un arbre originaire d’Australie, qui n’a « que » 200 ans, mais j’ai l’impression de rencontrer Grand-mère feuillages ! Il est sublime.
Puis, on dit bonjour au Pacifique sous un froid glacial mais dans un décor de rêve. Quoi de mieux que Mangawhai Head pour voir le Pacifique pour la première fois ?



On visite aussi les « bush », les forêts basses avec la végétation native, et on voit nos premiers Kauri ! C’est un arbre endémique, dont le diamètre peut être comparable aux Séquoia, le bois est extrêmement résistant et la résine est utilisée en joaillerie comme l’ambre. Certains Kauri étaient considérés comme des divinités par les tribus Maoris.
Nous aurons aussi l’occasion de visiter le plus grand musée sur le Kauri de Nouvelle-Zélande (entré à 20$ par personnes, on a quand même bien hésité avant...). C’est vraiment intéressant, il y a des reconstitutions des exploitations forestières assez impressionnantes (avec des automates, je n’aimerai pas me retrouver seule ici !)
Au cœur de la vie des Kiwis !
Le HelpX, c’est aussi l’occasion de comprendre la culture, de s’intégrer, de vivre Kiwi !
Ca veut dire manger comme eux, notamment dîner entre 18h et 18h30 (pour des français ça faire bizarre mais on s’y est vite fais et finalement on a adopté ce rythme !). On a eu beaucoup de chance de tomber sur des hôtes adorables, très patients, qui nous ont appris plein de mot et d’astuces, qui se sont intéressés à nous et avec lesquels nous avons échangés sur de nombreux sujets (politique, culture, rapport aux maoris,…). Therese nous a fait goûter quelques plats locaux (même si la Gastronomie n’est pas le fort de la NZ, avouons-le…) Meat pie (tourte à la viande), pudding, Hoki-poki (la glace préféré des kiwis) et la Pavlova ! un gâteau meringué avec des fruits rouges.
John nous a offert une expérience unique en nous invitant au « Lodge ». A Paparoa (à quelques kilomètre de Matakohe), il y a un « lodge » inspiré des premiers colons anglais qui ont rapporté cette tradition. C’est un lieu où les hommes des villages environnant se retrouvent après la journée de travail, principalement pour boire, se détendre, et organiser des parties de pêche. Aujourd’hui, les femmes et les familles sont aussi bienvenues. Voilà qu’on se retrouve au milieu de ces fermiers (ça parle tomato et potato – Aujourd’hui j’ai planté des tomates – Ah oui, moi les pommes de terre poussent bien !). On se rend compte de la ruralité du pays, mais aussi de la gentillesse des gens qui s’intéressent tous à nous, on se sent intégrés. On remarque aussi à quel point ils sont drôles, ils passent leur temps à faire des blagues (qu’on ne comprend pas toujours). On parle bien sur des « frogs » et du fait de manger des escargots (les clichés ont la vie durent !).
Therese et John nous apprennent aussi où trouver des Coquilles Saint-Jacques (Scolapse), que l’on peut tisser des cordes très résistantes avec les fibres de certaines plantes, et bien d’autres choses,…
Au bout d’une semaine sans van, on décide de retourner en trouver un à Auckland. On désespère un peu et il nous tarde de commencer le road trip et de remonter le Northland dont nous avons eu un bel aperçu. Pourtant, si on avait eu le van, on ne serait probablement pas venu faire ce HelpX, et on serait passé à côté d’une expérience incroyable. Car plus que des hôtes, ce sont des amis que l’on quitte, et on les reverra.
On part avec un pincement au cœur (j’essai d’expliquer cette expression à John qui reflète exactement mon ressenti) et une immense reconnaissance pour ces gens qui n’ont pas grand-chose mais qui nous ont donné beaucoup. Ils sont humains, au sens où on devrait tous l’être. Ca nous donne envie d’être généreux aussi, et on part du principe que maintenant, on essaiera de vivre à la kiwi, en donnant tout ce qu’on peut à toute les personnes qu’on rencontrera et en oubliant notre méfiance française.
Si les gens que l’on croise étaient nos amis, plutôt que des ennemis avant même de les connaître, la vie serait plus simple, non ?

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