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Santo, paradis terrestre et aventures folles

  • Lisa
  • 3 oct. 2018
  • 12 min de lecture

Après notre court séjour à Epi, on décolle pour Santo. L’avion est plus gros, les touristes plus nombreux, il y a même une école néo-zélandaise en voyage scolaire (et oui, il y en a qui sont chanceux !). Bref, on sent qu’on va rejoindre un petit peu de civilisation et on est aussi excité car Santo à l’air pleine de belles surprises ! En bonus, on aperçoit le coucher de soleil depuis l’avion.


Espiritu Santo, point de départ à Luganville


Nous arrivons à la ville principale de Santo, Luganvile, en début de soirée. Les taxis nous alpagues en nous proposant en français 1000 vatu pour le petit trajet jusqu’au centre-ville. On se dirige en courant vers un bus sur le point de partir avec des locaux et on paye une misère, 100 vatu par personne.


On ne sait pas vraiment où dormir, on a rien réservé, et on dit au chauffeur qu’on ne sait pas trop où aller, qu’on cherche un motel bon-marché. Il nous amène chez un de ces amis au Unicity Motel. Recommandation Trip Advisor affichée sur la porte, le Motel est propre avec une cuisine et des sanitaires communs. Le jeune homme qui nous accueille est originaire de Guau, très drôle et arrangeant (je soupçonne d’ailleurs de l’avoir interrompu au cours d’une fête bien arrosée). On négocie un peu le prix avec lui et on dort pour 3800 vatu par personne (30€). Pas donné, mais la cuisine nous permet de faire des économies et de manger un vrai repas et petit déjeuné !


Justement, après le petit-déjeuner on ne s’attarde pas à Luganville et on veut monter sur la côte Est pour voir les fameux Blue Holes et aller jusqu’à Lonnoc Beach Bungalow où on espère planter la tente.

On marche avec le Backpack et on galère à trouver des trucks qui montent jusque là-haut. Plusieurs bus nous proposent des prix assez élevés, on n’est pas pressé et on décide de s’avancer à pied et de faire du stop. Ce n’est pas facile car il commence à faire chaud et on a été malade une partie de la nuit à cause de la maudite bouffe de l’aéroport de Port-Vila ! On tombe alors sur un bus qui nous propose de nous amener au Riri Blue hole pour 500 vatus par personnes, et de nous offrir l’entrée au trou qui appartient à sa famille (qui coûte 500 vatu par personne également) ! Quelle chance ! La course nous revient au final vraiment bon-marché !



Le bleu intense de Riri Blue Hole

La beauté indécente des Blue Holes de Santo


Riri Blue Hole

























On arrive à Riri, où un jeune de 18 ans, propriétaire des lieux, nous accueille. C’est plutôt bien fait, il y a même des petites cabanes pour se changer. On descend alors jusqu’au fameux trou bleu et là… L’enchantement ! On se croirait dans le livre de la jungle, au milieu des lianes, des arbres, et ce trou d’un bleu profond et d’une transparence pure en même temps. Il y a quelques personnes mais c’est grand et on a la chance de se retrouver bientôt seuls dans l’eau ! Les bateaux de croisière ne sont pas là aujourd’hui, et c’est vraiment tranquille.



On saute, et la première belle surprise c’est la température de l’eau. Elle est BONNE ! En voyant ce bleu intense on penserait que c’est de l’eau froide, mais non. C’est tellement agréable de profiter un peu de l’eau douce, et on s’amuse vraiment comme des enfants : au saute, on joue à Tarzan avec des lianes, on plonge… C’est un super souvenir.


Pendant notre pique-nique (une boite de thon et un bout de pain, c’est le régime sec), le jeune homme discute avec moi, me demande mon âge. « 27 ans », répondis-je en souriant (sachant que tout le monde me prend pour une adolescente) « oh, et tu as combien d’enfants ? » me demande-t-il. Je ne sais pas trop quoi répondre, c’est bien la première fois qu’on me suppose mère, d’habitude, on me demande où sont mes parents quand je veux acheter une bouteille de vin ! Comme toujours, la discussion arrive au football et l’équipe de France. Le jeune homme ajoute quelque chose d’intéressant et drôle « je savais que vous étiez français parce que ton mari [oui, mon mari bien-sûr] a une grosse barbe et les cheveux longs. Les français ont toujours plus de barbe que les autres touristes ! ».


Matevulu Blue Hole


Matevulu blue Hole

Après cet intermède, en bons backpackers on décide d’économiser un trajet et de se rendre à pied au Matevulu Blue Hole, environs 20 min (enfin, plutôt 30 minutes avec les sacs et le cagnard !)


Sur le chemin, bien 10 min avant l’entrée, un homme surgit du bush avec une machette pour nous demander les droits d’entrées. On échange un regard interloqué avec Guillaume, on a beau être au Vanuatu on ne peut s’empêcher d’être méfiant… On demande à l’homme de nous amener jusqu’au Hole pour qu’on puisse le payer là-bas. Il nous y conduit, et il s’avère que c’était bien le propriétaire des lieux ! Mais on n’est pas encore habitué à voir surgir les locaux avec une machette à la main et on avoue avoir eu un peu peur.


Matevulu est très différent de Riri, plus grand et plus sauvage. Il y a un énorme Banyan Tree, un arbre un peu à la Avatar, avec une échelle qui permet de grimper et s’accrocher à une corde pour sauter depuis les frondaisons. Je prends quelques minutes pour me remettre de la marche au soleil et je cherche Gui des yeux, évidemment il est déjà en train d’escalader le Banyan ! Il y a plusieurs plateformes et cordes pour sauter, je commence par le plus petit et l’eau fraîche me fait du bien. Je décide d’escalader le Banyan malgré ma peur des araignées qui pourraient se cacher dans les racines… D’ailleurs il y a des petits crabes d’eau douce que je prends pour des tarentules de loin et qui me font bien peur ! Quand je nage dans ce trou bleu en levant les yeux vers cet arbre géant, c’est un moment magique, je me sens comme au cœur de la nature, accueillie par cet arbre et je me surprends à le remercier… Je remercie un arbre, je ne sais pas trop pourquoi, je me sens un peu stupide ! Je crois que je suis juste prise aux tripes par la sérénité et la grandiloquence du lieu. Je suis assez fière d’avoir vaincu ma petite crainte et sauté depuis l’arbre c’était vraiment fun !


Le Banyan Tree Géant

On discute ensuite avec un guide et chauffeur vraiment gentil, qui nous conseille de ne pas tarder à faire du stop si on veut trouver un truck pour monter jusqu’à Lonnoc Beach. On s’y met, mais ça ne mord pas trop. Finalement, c’est ce même chauffeur qui nous prend ! Le bus est plein, et on paye 1000 vatu par personne avec les sacs, un prix honnête.

La plage de Lonnoc Beach, quand l’enfer s’invite au Paradis

Coucher de soleil sous tempête tropicale

Camping sur la plage et cuisine avec les locaux :



On arrive à la plage de Lonnoc Beach et ses charmants bungalows repérés sur des blogs. Une Ni-van belle comme le jour et souriante s’avance vers nous pour nous accueillir, et nous plantons la tente pour 1000 vatu (le tarif habituel) face à la mer, dans un décor de rêve. On a même droit à un verre de jus pressé pour nous souhaitez la bienvenue ! Gui pique une tête dans la mer au coucher du soleil pendant que je prends des photos, on discute un peu avec un couple d’Allemand vraiment sympas que l’on retrouvera à Ambrym.


On se prépare ensuite le repas en utilisant un petit barbecue pour faire le feu (le restaurant est hors de prix ! Minimum 2000 vatu pour un plat). On est un peu gêné, on s’attend à ce qu’on nous reproche de ne pas manger au restaurant ou d’enfumer tous le monde, mais pas du tout ! Au contraire, les locaux viennent nous donner des conseils pour le feu (cuisiner au feu, ils savent faire), et on est invité à partager un thé et un pain beurré avec eux car ils sont en train de fêter la construction d’un nouveau sanitaire. Un adorable papi de 70 ans est fasciné par ma lampe frontale ! Si je n’en avais pas tant besoin je lui aurais volontiers donné, puis je me suis demandé comment il ferait pour jeter les piles, ici…



On passe la soirée à discuter avec lui et son fils, tous les deux charpentiers, ils boivent du Kava dans une bouteille en plastique et Guillaume en profite pour le goûter ! Il ne m’en propose pas, encré dans la tradition masculine du Kava, mais je n’en avais pas l’envie ce soir de toute façon, trop épuisé de note journée ! Ils fument des tresses de tabac qu’ils font pousser sur l’île. C’est une soirée riche en découverte, encore une fois.


Je m’offre une bonne nuit de sommeil dans ma tente, je m’y sens bien, mon petit cocon, mon duvet, et pas de trou dans la moustiquaire ! Nous avions prévue de nous rendre à Port-Orly mais on est bien ici, et les trajets coûtent chers, on décide de rester profiter de cette belle plage. Cette décision va nous amener à passer la soirée la plus surréaliste de notre vie.





Quand un volcan se réveille



Bernard l'hermite sur la plage

On profite de la journée, on nage, on ramasse des noix de coco, puis on part en kayak pour observer la célèbre Champagne Beach de la mer (à pied, l’entrée est de 500 vatu par personne). Je suis pour la première fois dans un petit kayak solo, la mer est calme, moment de toute beauté. On se laisse porter par les vagues, je m’allonge sur mon kayak, bercé par la mer, presque prête à faire la sieste sur l’eau. La balade n’est troublée que par le vent qui nous envoi du sable dans les yeux…


Soudain, un petit instinct me dit de regarder derrière nous, et là, se dresse à l’horizon un énorme nuage noir, comme une tempête prête à éclater. « Nous devrions rentrer » dis-je un peu inquiète. On pagaye, et je m’aperçois que le nuage noir s’approche de nous, et à vitesse grand V ! On accélère, je pagaye comme jamais, la peur au ventre, je n’ai pas envie de me retrouver prise dans une tempête au milieu du pacifique sur un petit kayak… Heureusement nous ne sommes pas loin du rivage, on voit les autres membres du Bungalow alignés sur la plage qui nous regarde. On arrive enfin, et quand on se retourne, on se rend compte que ce nuage terrifiant n’en ai pas vraiment un, il fait presque nuit, et on commence à recevoir une pluie… De cendres ! Le sable particulièrement irritant que le vent nous projetait dans les yeux étaient des cendres ! Le volcan de l’île voisine d’Ambae s’est réveillé (l’île a été vidée de ses habitants il y a quelques temps déjà en prévision des éruptions) et une éruption à provoqué un nuage de cendre que le vent à porté jusqu’à la côte de Santo ! Les locaux nous appelle et nous dise de nous mette à l’abri car les cendres brûlent les yeux. Ils ont l’air inquiet, c’est un peuple toujours très superstitieux, et ils nous disent qu’ils n’ont jamais vu cela ! Oui, il flotte un petit air d’apocalypse en cette fin d’après-midi. Et c’est en effet impressionnant, cette pluie de cendre, qui recouvre petit à petit la plage de sable blanc d’une couche grisâtre et transforme le décor en théâtre fantomatique. On ramène quelques affaires de la tente, et on se réfugie à l’abri près du bar …



Quand on passe du backpacking au monde du luxe :


C’est alors que le destin s’en mêle et que cette soirée prend une étrange tournure. Deux hommes arrivent au bar, s’installent, ils parlent fort, sont bruyants et n’en sont probablement pas à leur première commande... Malgré tout, ils sont très sympathiques et nous entamons la discussion avec eux. Ils nous racontent qu’ils étaient à Port-Olry et que le nuage de cendre y était encore plus violent. Ils nous proposent un verre de vin, et nous acceptons avec plaisir de nous joindre à eux. La soirée suit son court, et nous apprenons que Bruce est Australien et possède des propriétés à Santo, et que Roman, suisse d’origine, est en train de construire un Resort, « qui va devenir le resort le plus luxueux du Vanuatu ». On échange un regard avec Guillaume, en se demandant s’ils sont sérieux où s’ils se moquent un peu de nous. Dans tous les cas, ils sont d’agréables compagnies et la soirée se passe vraiment bien, le vin aidant.


Au bout d’un moment, ils nous demandent où est-ce que nous dormons ce soir. On répond qu’on ne sait pas trop, car notre tente est pleine de cendre et on ne peut pas dormir dedans, c’est sûr. « On devrait les faire dormir chez nous, les entent-on dire, oui c’est vrai j’ai plusieurs chambre, je ne fais jamais ça d’habitude, mais j’ai des gosses aussi j’aimerai bien que quelqu’un les aide s’ils sont en galère comme ces deux jeunes ». Et voilà qu’on se fait inviter chez Roman, et Bruce propose de nous accueillir chez lui le jour suivant. On hésite un peu au départ, on ne connait pas trop ces deux hommes, ils commencent à être ivre et on a peur que leur enthousiasme se dissipe le lendemain matin. Finalement, on se décide à accepter et suivre notre instinct. Guillaume pack la tente et son kilo de cendre, et on monte avec Roman jusqu’à son Resort. Il ne n’avait pas exagéré, je n’ai pas de peine à croire que ce lieu sera bientôt le resort le plus luxueux du Vanuatu ! C’est grandiose, avec le futur restaurant qui ressemble à une cathédrale de bois.

Des Ni-van qui travaillent pour lui ont préparé le dîner, au menu, homard, onglet de bœuf, salade, pâte bolognaise … Et bien-sûr, vin et bière coulent à flot. Il y a d’autres personnes présentes à cette fête et on sympathise avec un anglais qui travaille comme directeur artistique (notamment pour les Pink Floys dans le passé, rien que ça !) qui est vraiment gentil et un peu moins bling-bling. Les sensations sont partagées, on ne revient pas de notre chance, mais ça fait aussi bizarre d’être dans un monde qui n’est pas le nôtre.

Le rapport entre les occidentaux riches et les Ni-vans pauvres qui travaillent comme femmes de ménage ou boys me met un peu mal à l’aise aussi. Je suis une naïve idéaliste. Cependant, certains sont vraiment reconnaissants envers les occidentaux qui leur apportent un certain confort : Bruce par exemple à construit une maison pour la famille qu’il emploi avec un accès à la mer, et les Ni-van partageaient le festin avec nous dans une belle convivialité.

On prend ensuite la route pour se rendre chez Roman et dormir dans sa chambre d’ami. Je pense que c’est un miracle que nous soyons arrivé en vie jusque chez lui, heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de trafic au Vanuatu …







Retour impromptu à Luganville



Le lendemain, il est déjà parti travailler à 5h00 du matin quand nous nous réveillons, nous débarrassons les affaires des restes de cendres et partons à pied jusqu’au centre-ville de Luganville. On marche 45min avec nos sacs et nous arrivons fatigués de notre courte nuit jusqu’au café Attar, une bonne adresse bon-marché. On est alors rejoint par l’anglais rencontré hier qui passait par hasard ! Santo est une petite île et le hasard des rencontres ne finit pas.


Après ce petit déjeuné en charmante compagnie on décide de faire du stop jusqu’à Million Dollar Point pour observer les fameuses épaves de la Seconde guerre Mondiale et faire du snorkelling. Nos plans vont changer lorsqu’on est pris en stop par … Bruce ! l’australien d’hier ! On passe alors l’après-midi avec lui, il nous trimbale à l’arrière de son pick-up, nous raconte son business, nous montre les propriétés qu’il a acheté, celles qu’il vend… C’est un vrai businessman. Il nous montre un autre visage du blagueur australien de la vieille, c’est un homme drôle et généreux, il s’ouvre un peu sur ses peines de cœurs et sa vie, c’est assez étonnant de voir comme il se confie à nous et nous demande même conseil sur certains points ! On réalise que notre fraîcheur, le côté un peu « couple mignon de frenchies » sont un atout et ce n’est pas la première, ni la dernière fois qu’on fait de belles rencontres assez instantanées.

La maison de Bruce est comme un Resort de luxe, une plage privée, une chambre de la taille d’une maison avec un lit grand comme je n’ai jamais vue (ça doit être ça un king size !).Après un bain de mer depuis sa plage et une bonne douche, on est comme neuf. Le soir, il nous invite au restaurant avec une Kiwi qui tient un ranch à Santo, puis nous amène prendre un désert et un dernier verre dans un autre lieu. La tournée des restaurants de luxe à Santo ! On veut payer au moins la bouteille de vin, mais il refuse. La femme qui nous accompagne est un peu ivre, parle fort, et commence à avoir un comportement assez dérangeant, surtout avec les serveurs (vous savez, ce genre de personne qui claque des doigts pour obtenir quelque chose), elle crée même un esclandre avec un autre client du restaurant. Je ne sais pas où me mettre, je me sens plus que gênée, Bruce est gentlemen et s’excuse auprès du restaurant. Il se rachète en laissant un pourboire exorbitant.


Malgré tout, c’est une superbe soirée, et surtout une belle rencontre avec Bruce. Le lendemain, il nous amène à l’aéroport, après un dernier petit déjeuné dans une crêperie française et nous échangeons son contact. On le remercie chaleureusement, et on espère le revoir en Australie ! Cette fois, ce sera à nous de lui rendre la pareille.




Après cet entr’acte surréaliste, on doit déjà quitter Santo. On n’a pas pu faire tout ce qu’on avait envie, mais on s’est laissé porté au gré des rencontres et en plus d’avoir sauvé notre budget, nous avons des souvenirs impérissables et on espère s’être fait un nouvel ami que l’on retrouvera en Australie.



Après avoir partagé le quotidien de milliardaires, on prend l’avion pour nous rendre sur l’île d’Ambrym, très isolée et extrêmement pauvre. En 24h, on va passer d’une chambre de luxe à une cabane dans la jungle, et du restaurant à la nourriture locale. Mais je me sens presque plus à l’aise dans la simplicité de ce peuple, et Ambrym sera une expérience gravée à jamais dans nos cœurs. Nos allons y rester deux semaines.


 
 
 

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