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La chance, c'est un choix

  • Lisa
  • 14 août 2017
  • 3 min de lecture

Pourquoi le choix de partir ? Nous étions à une période un peu charnière de notre vie. La période où on quitte l’enfance totalement pour entrer dans l’âge adulte. La période où on quitte le peu d’insouciance qu’il nous reste. Pour la plupart des gens, on fait des études, plus ou moins longue, puis on cherche un travail, plus ou moins en rapport avec ses études, un CDI, un appartement, une maison, un crédit, une famille …

Et qu’est-ce qu’il se passe si on n’est pas comme tout le monde ?


Si on se rend compte que ce n’est pas cette vie là dont on a envie. Travailler pour gagner de l’argent, économiser et partir en vacance, au mieux quelques semaines dans l’année.Très vite je me suis dis que c’était l’inverse qu’il me fallait. Découvrir, rencontrer, et pas partir en vacance. Pourquoi partir en vacance ? Si on peut vacancer et partir en travail ! Peut-être pas tout une vie à découvrir le monde, mais quelques mois, quelques années.Très tôt, j’ai été attiré par les grands espaces, quand tous mes amis s’agglutinaient autour des bars et des cafés des villes. J’ai eu ma vie étudiante et mes sorties nocturnes mais je n’imaginais pas la vie en mégalopole. Déjà la vie en ville de province m’étouffait. Peut-être parce que j’ai vécu dans une petite ville de campagne et que le théâtre de mes plus beaux souvenirs d’enfance est un tas de feuille morte ou une botte de foin. En tout cas, arrivée à cette période charnière de notre vie, on se dit qu’il faut trouver un travail, et puis on ne trouve pas vraiment notre voie. Alors pourquoi rester ? Pourquoi ne pas partir ? La décision est prise. Et plus facile à prendre à deux, quand une âme à côté de nous ère de manière similaire. Ce qui compte c’est d’errer côte à côte, dans la même direction.

Lozère - 2017

Alors nous partons, découvrir l’autre bout du monde, et pourquoi pas le monde ?


Alors partons !

C’est difficile de comprendre parfois des désirs différents des nôtres. Je respecte tellement ces proches, parents, propriétaires, fière de ce qu’ils ont construits. Mais peu comprennent que ce n’est pas ce que je veux. Capitaliser. Amasser du matériel, mettre de l’argent de côté ; A quoi bon ? Et si ce n'est pas nos envies pourquoi vouloir nous les imposer ?

"Quoi, vous avez refusé un CDI ? Et vous pensez à la cotisation pour votre retraite ? C'est dommage, les taux d'achats sont excellents en ce moment".


On nous dit souvent que nous avons de la chance de partir. Mais ce n’est pas de la chance, c’est un choix. On choisit de quitter la sécurité pour l’inconnu. Beaucoup ne pourraient pas, et ne le feront pas. Mais la vie nous appelle vers la liberté, et nous répondons.

On pense à partir, mais pas tellement au départ.

A quelques semaines du départ, on se rend compte justement de ce que c'est, le départ. Le départ ce n'est pas seulement l'avion, le sac, l'arrivée vers un pays inconnu et excitant, une nouvelle vie. Pour construire un nouveau départ, il faut partir. Et partir, ça veut aussi dire au revoir. On ne pense pas forcément que les "au revoir" seront difficiles, on est sûre de nos choix, confiants, fort ensemble, à deux. Mais il n'empêche qu'on ressent aussi cette boule dans la gorge, cette sensation d'étouffement, quand on commence à croiser des amis pour la dernière fois avant quelques temps. Qu'on ressent cette culpabilité devant cette famille qui assume le manque qu'on laissera dans leur vie. C'est beau de se sentir aimé, mais c'est triste aussi, et on se demande si on n'est pas juste des putains d'égoïstes. Et puis il y a aussi ceux avec qui on ne passe pas assez de temps, et le regret de ce dire que même l'annonce d'un long départ ne suffit pas à se trouver du temps à partager.

Les photos préférées ne sont pas toujours belles

En fait, c'est normal d'être triste et ça ne veut pas dire qu'on n'assume pas nos choix.

Une amie m'a dit avant de partir, "Si ça va pas, les gars, vous revenez !" . Et c'est vrai, ce ne sera pas un échec, on n'a pas à se mettre la pression, ni à culpabiliser de partir, ou de revenir plus tôt que prévu. Mais pour l'instant, on se concentre sur le voyage, en laissant de côté le départ, les au revoir, le blues qu'on ressentira forcément. Et surtout, on oubliera tout une fois l'avion au-dessus des nuées. Une fois qu'on vivra des choses incroyables.

Alors peut-être oui, on se dira que c'est une chance de partir.

Mais avant, faut que je fasse mon sac !

(je crois que c'est la chose la plus dure que j'aurais à faire, plus encore qu'emballer mon recueil de poésie préféré ou dire au revoir à ma famille...)

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