L'île d'Efate, un premier aperçu du Vanuatu
- Lisa
- 31 août 2018
- 8 min de lecture
25 juin 2018,
Après plusieurs mois de travail dans l’île de Sud de la Nouvelle-Zélande au cours d’un début d’hiver bien froid pour nous, petits sudistes, on s’envole depuis Queenstown vers Auckland, puis un voyage de presque deux mois entre Vanuatu, Fiji et Samoa.
Le voyage commence merveilleusement bien avec un des plus beaux vols de notre vie au-dessus des Alpes Néo-zélandaise. Le temps magnifique de cette fin juin nous offre un panorama sublime au-dessus des montagnes enneigés, des lacs, de la Golden Bay puis du Mont Taranaki sur l’ile du nord. Je passe le voyage collée au hublot. Après une nuit à Auckland et ses 15 degrés printanier qui fait office de sas de décompression, c’est parti pour un mois au Vanuatu !

Premier jour au Vanuatu. Un goût de paradis amer.
L’amertume du touriste chez ces gens si pauvres, pauvres mais si heureux.
Les locaux sont d’une belle simplicité, et la température est idéale, pas vraiment chaud, ni aussi humide qu’on le pensait. C’est l’hiver après tout !
Il y a beaucoup de sourires, les enfants surtout, déjà si touchants. Surtout celui qui est tombé en trébuchant juste à mes pieds, et s’est relevé tout sourire comme si de rien n’était !
Les maisons sont des bidons-villes colorés mais propres.
Port-Vila, on prend nos marques
Arrivés tard dans la nuit, nous avons pris un bus jusqu’à notre hôtel, qui nous alors coûté bien plus cher que le prix habituel ! (1000 vat, soit 8 €). Mais c’était minuit passé, et nous avons payé le prix d’un taxi plus que d’un bus.
Lors du court trajet qui nous amène du petit aéroport au centre-ville, on voit déjà apparaître la végétation tropicale qui sera notre quotidien pour les deux prochains mois … Bananiers, palmiers, cocotiers… Malgré la nuit, je suis toute excitée.
On arrive à notre motel, « Central Inn », le moins cher de la ville. (Pss, cliquez sur ce lien pour réserver sur booking.com avec mon parrainage :) ). A ce prix, on ne s’attend pas à grand-chose, et nous nous trouvons dans une chambre si petite qu’on peut à peine poser nos sacs-à-dos. La fenêtre donne sur le couloir éclairé aux néons, et je m’enroule dans mon draps-de-soie en essayant de ne pas penser à ce qui pourrait venir m’embêter dans la nuit.

Au matin, on a l’agréable surprise de voir que notre hôtel est malgré tout très bien placé, en plein centre. On se réveil avec la vue sur la mer et on part explorer le point névralgique de la ville : le marché.
C’est très coloré, plein de bruits, d’enfants qui dorment sous les étales, de fruits et légumes étranges que l’on ne connait pas encore. On nous avait recommandé d’aller manger au marché car c’est peu cher et bon. On s’arrête un peu au hasard des nombreuses tables et on fait la rencontre de Sheila, une mamie venant de l’île de Malekula absolument adorable qui nous fait déguster une savoureuse blanquette de veau pour à peine 3€.



Coupe du monde et coût du monde

On est étonné de voir des drapeaux un peu partout, accrochés aux bus, aux maisons, et énormément de drapeau français… On apprend alors que c’est pour la coupe du monde de football ! Ah oui tiens, en Nouvelle-Zélande on ne parle que Rugby et on avait complètement oublié la coupe du monde ! Au Vanuatu, les locaux sont vraiment passionnés par le football, même les villages isolés ont tous une télévision où tout le monde se rassemble pour les matchs… Et on est surpris de voir que la majorité des locaux supportent la France, même les non-francophones. Après tout, le Vanuatu a été à moitié Français, et est toujours très proche de la Nouvelle-Calédonie. Si les métropolitains n’ont, pour la plupart, jamais entendu parler du Vanuatu, les locaux connaissent tous la France et ils sont très reconnaissants des actions menés ici. On peut dire ce qu’on veut sur la politique interne de la France, mais j’étais fière que nos impôts aient pu aider à construire un dispensaire dans la jungle des anciennes Nouvelles-Hébrides !
On découvre la ville doucement, mais on fait vite le tour, on essaie aussi d’organiser notre voyage, car pour le coup on est arrivé un peu sans plan fixe. C’est pas facile, l’office de tourisme n’en ai pas vraiment une, on fait le tour entre Air Vanuatu et la compagnie de ferry et on se rend compte que les voyages inter-îles sont chers et peu fréquents. Nos plans changent un peu, on renonce à se rendre à Gaua dans les Banks en raison du prix vraiment élevé du billet d’avion.
Encore une belle rencontre à Air-Vanuatu, d’un agent qui supporte la France au Football, évidemment !
On dépense environs 1000€ de vol inter-île, on n’avait pas vraiment budgétisé cela. Le Vanuatu sera notre coup de cœur, mais aussi un coût pour la suite des projets, et cette petite angoisse nous suivra tout le long de notre périple. Qu’importe, le voyage c’est ça, et l’argent gagné en Nouvelle-Zélande n’a jamais été pour un PEL !
Notre première journée se termine par un coucher de soleil sur fond de cocotier, le premier d’une longue série. Un rêve devenue réalité. Je ne pensais pas qu’un jour je pourrais voir en vrai ces paysages de cartes postales, ces cocotiers et ses plages dont on rêve pour une lune de miel, une destination lointaine, si lointaine qu’on ne pourra certainement jamais l’atteindre. Je me braque souvent quand on me parle de la chance de voyager, car je pense au sacrifice que j’ai fais pour cela. Mais ce soir, je savoure la chance que j’aie d’être là, car certains économiseront toute leur vie et ne seront même pas sûr d’y arriver.
On termine par une balade à la fraîcheur du soir sur la promenade, un ou deux rats sont surpris de ces marcheurs nocturnes mais c’est si doux, si paisible…
On décide de rester quelques jours à Efaté, au final on ne le conseille vraiment pas car ce qu’il y a à voir est assez cher et d’un intérêt vraiment moindre par rapport aux autres îles.

Direction le nord de l’île d’Efate

Le lendemain on décide de quitter Port-Vila dont on a fait le tour, mais avant, on marche jusqu’au "Founil de Vila" une boulangerie repéré sur Trip Advisor. Car oui, on avoue, après 9 mois en Nouvelle-Zélande on est un peu en manque de petites douceurs à la française. Cette boulangerie importe de la farine d’Europe, le goût est absolument le même qu’une bonne boulangerie artisanale (qu’on n’a retrouvé nulle-part en NZ !). Gui savoure une vraie quiche lorraine et je me régale de mon péché mignon, un croissant. Alors ce n’est pas le top au niveau des émissions carbones, mais ça nous a vraiment régalé les papilles. La bonne surprise à Port-Vila c’est qu’on trouve des produits français (la Calédonie n’est pas loin !) au supermarché, on s’achète donc aussi un petit pâté et on se fera un pique-nique baguette !
Mais avant, on essaye de trouver un bus allant vers le nord de l’île d’Efate, on souhaite se rendre au Life Resort, un petit resort familial repéré sur des blogs voyages, et où on espère planter la tente.
On déchante vite en se rendant-compte que la plupart des bus refusent le trajet ! On rencontre alors un francophone qui négocie avec nous, et nous expliquent que les locaux qui montent au Nord d’Efate le font très tôt le matin ou rentrent le soir vers 16h00 après le travail, et que s’ils nous amènent il ne prendra que nous et c’est donc un tarif taxi. Il commence l’enchère à 7000 Vat (soit 55€) AOUCH. On arrive à négocier à 5700, sinon on est coincé une journée de plus à Port-Vila.
Le temps est plus lourd aujourd’hui et quelques gouttes de pluies commencent à tomber sur le pare-brise du bus. La route est un peu chaotique, ça bouge, en témoigne l’écriture hésitante dans mon journal que je tiens pendant le trajet, entre les murs capitonnées, les drapeaux français et les chapelets accrochés aux rétroviseurs.
La route est belle, on traverse des petits villages traditionnels avec de jolies cabanes, des plantations et des gens vivant de rien.
Le prix négocié ne comprenait pas d’arrêt, alors malgré la petite déception on ne plonge pas dans le Blue Lagoon devant lequel on passe. Ça à l’air superbe ! Mais évidemment payant car au Vanuatu toutes les terres sont privées et appartiennent à un chef donc il faut s’acquitter d’un droit d’entrée.
On longe aussi de superbe plage dont Banana Bay « La baie des Bananes !" nous explique notre chauffeur tout sourire de parler français ».
Première nuit en tente au Life Resort

A peine arrivé au Life Resort on se demande comment on va partir le lendemain pour prendre notre avion vers l’île d’Epi. C’est un peu au bout du monde ! Mais on préfère ne pas encore y penser, on est déjà contaminé par la flegme des îles et la vie au jour le jour. On verra demain ! Pour l’heure, place à la détente à notre première baignade dans un Pacific CHAUD (ça change de la Nouvelle-Zélande !)
Le Life est très bien entretenu et c’est très beau. On fait un peu de snorkelling, malheureusement pas mal de coraux blancs mais ça nous fait un premier aperçu et on voit déjà de jolies poissons ! On traverse les terres d’une petite tribu vraiment gentille, la famille vient nous embrasser, on leur demande si on peut aller nager ils nous répondent avec un grand sourire. Les gens sont déjà tellement plus gentils qu’à Port-Vila !

On a planté la tente pour 1000 Vatu (environs 8€) le gérant est un Mauricien vraiment gentil. On mange au restaurant du resort pour pas (trop) cher (900 vatu pour une petite salade pour moi et Gui mange un Burger pour environs 1500 Vatu). On discute avec Jacques le gérant, et il nous montre les photos après le passage du cyclone Pam ? Ils ont vraiment reconstruits de zéro c’est terrible de voir l’ampleur des destructions. Il nous raconte que pour les Ni-van, quelques jours après, (quand la communauté internationale commençait à s’inquiéter et vouloir aider le Vanuatu), c’était déjà oublié pour eux. « En quelques jours ils reconstruisent leur maison, c’es trois bout de tôle ! » nous raconte-il. «Ce qui était terrible pour eux c’était de perdre leur jardin, ils ont tous leur plantation et ça c’était dur de replanter et de perdre leur récolte ».
Ça fait réfléchir sur le monde, sur une philosophie différente. Peut-être qu’ils sont si heureux parce qu’i n’ont rien à perdre ?
Au-revoir Efate, direction Epi !
En discutant avec Jacques le gérant du resort, et un Ni-van francophone vraiment drôle (qui nous parle de foot évidemment), on apprend que le mieux pour rentrer à Port-Vila est de prendre le bus avec les locaux qui part à … 6h du matin ! On se réveil donc à 5h pour démonter la tente, après une bonne nuit sans bêbête (pour l’instant !) et au sec malgré la petite pluie nocturne.
Le bonheur de ce matin, c’est le levé de soleil rose magique qu’on contemple en attendant le bus (en retard, évidemment).
On paye 1000 vatu (8€) par personne le trajet en bus (une sacré économie) et on est fasciné de voir des familles et des enfants marcher à 7h du matin au bord de la route (en nombre !), on se demande où ils vont…
Guillaume me dit que le Vanuatu lui fait penser à l’Afrique, ou du moins l’image qu’il en a. Moi, je trouve qu’il y a vraiment l’ambiance des îles. Après un dernier stop au marché pour faire le plein de fruit peu cher, on se rend à l’aéroport pour 150 vatu par personne ! On se met au prix des locaux.

Notre prochaine destination et la petite île d’Epi, hors des sentiers battus, où on va, pour la première fois, découvrir vraiment le Vanuatu.

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